Première Centurie du Khan-Ur
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[Récit] A tale of Tahl.

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[Récit] A tale of Tahl. Empty [Récit] A tale of Tahl.

Message par Tahl Tideblade Jeu 3 Oct - 14:48

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I Réduction d'effectif


Le Charr traverse à l'horizontale une partie de la taverne avant de s'écraser lourdement contre une table. Tous s'écartent sur son passage, laissant le champs libre entre lui et son adversaire du moment, un colosse de la légion sanglante passablement énervé.
Il essaie difficilement de se relever entre les bris de verres et d'assiettes, la gueule en sang et le regard embrumé par les vapeurs d'alcool. Tout son corps hurle au martyr à chacun de ses mouvements et il n'est plus bien au fait de ce qui l'entoure. Des formes mouvantes, quelques visages grimaçants et les lueurs de vives flammes sont ses seuls points de repères. Sa main se referme sur ce qu'il pense être le manche de sa dague sans trouver la force de la lever devant lui pour se protéger.
Le voyant ainsi désorienté et tenant un morceau de saucisse comme s'il s'agissait d'une arme mortelle, le guerrier Charr qui l'a expédié dans les cordes traverse la pièce et vient l'empoigner, le désarmant sans effort et soulevant sa carcasse plus petite que la moyenne au dessus du sol, maintenant son visage à quelques centimètres du sien et lui laissant tout le loisir de compter ses dents et voir dans son regard qu'il ne plaisante pas.

-

Ça n'était décidément pas un bon jour pour le soldat Tideblade, enfin devrait on plutôt dire l'ex soldat qui suite à un enchainement de situations d'une ampleur dépassant de très loin ce qu'il avait l'habitude d'affronter se retrouvait en bas de l'échelle. Pour l'heure il arrivait tout juste à se souvenir qu'il avait trop bu et qu'a en juger par l'attitude du Charr qui le malmenait, il n'avait probablement pas su tenir sa langue sur le sujet « La légion sanglante: pourquoi être limité intellectuellement fait de vous une bonne première ligne. ». C'était ennuyeux car cette fois, personne ne viendrait le sortir de cette mauvaise passe, alors qu'il ne manquait jamais une occasion pour alimenter la question.
Étonnement l'idée de mourir en prenant un mauvais coup pour une histoire surement très bête -Les histoires sur l'intellect des soldats et autres de la légion sanglante sont toujours très bêtes- ne le chagrinait pas plus que cela.

-

Il est secoué comme un vulgaire prunier et probablement copieusement insulté, mais les mots ne restent pas gravés dans son esprit, la scène ne ressemble d'ailleurs qu'a un mélange comique de figures hilares et floues en train de l'observer. C'est tout juste s'il parvient à mollement remuer pour faire savoir son mécontentement, notez aussi que rien d'audible ne parvient à sortir de sa gueule et tout bien observé cela vaut peut être mieux.
Alors, rapidement lassé de parler à une descente de lit incapable d'offrir un semblant de spectacle au reste de la clientèle, le soldat de la sanglante traine sans ménagement l'infortuné Charr jusqu'à la sortie avant de le jeter au sol comme un vulgaire sac de pommes de terres, de lui hurler dessus un bon coup supplémentaire avant de s'en retourner à ses occupations, certain que l'avorton a compris la leçon.
Laissé pour compte au milieu de l'allée, le visage face contre terre et le corps agité de tremblements nerveux, l'ancien soldat de la légion des cendres goutte à un semblant de silence et de tranquillité, mais il lui reste difficile de se remettre les idées en place.
Le fait d'être ivre mort et de s'être fait aplatir par un digne représentant de la légion sanglante ne parvient pas à estomper un profond sentiment d'amertume suite aux événements subis quelques heures plus tôt, des images qui lui reviennent en tête avec force même si les litres de bière y ajoute d'amusantes déformations.

-

Il rentrait juste dans la citadelle noire au retour d'une mission dans les Shiverpeaks. Les objectifs de la dite mission ne lui importait plus vraiment, pas plus qu'a ceux venu le chercher immédiatement à son arrivée d'ailleurs. Il rentrait seul, car bien entendu quelque chose.. Enfin, un paquet de choses c'étaient très mal passées là bas. A bien y réfléchir, l'ex soldat se demandait encore pourquoi il avait pris la peine de rentrer, mais sur l'instant il ne pensait qu'a son devoir de soldat.

C'est donc sous bonne garde qu'on l'a emmené voir le gratin des étages supérieurs, ils avaient « Beaucoup de questions », selon son escorte. Il ne se souvient plus le nombre de bureaux et d'escaliers empruntés avant d'arriver en face des gradés. Il se revoit alors au milieu de la salle, entouré des visages ennuyés de Charrs qui ne savaient plus vraiment quoi faire de lui.
La mission qu'on avait confié à sa troupe se soldait par un cuisant échec, mais voilà.. Tahl Tideblade était encore en vie et il était en plus revenu avec les derniers rapports. Imaginez l'embarras de ses supérieurs qui n'avaient pas envie de se retrouver à devoir expliquer à d'autres la raison de ce fiasco, tout aurait été beaucoup plus simple s'il s'était contenté de disparaître dans la nature suite à cette affaire.
Longuement félicité pour son sens du devoir, délesté de toutes ces ennuyeuses preuves qu'il avait pris la peine de récupérer -au péril de sa vie pour certaine- déjà le soldat Tideblade sentait bien que la scène ne se déroulait pas comme imaginé en pénétrant l'enceinte de la citadelle. Non vraiment, revenir annoncer que la mission est un échec, faire l'effort de réunir les derniers rapports et demander à voir les centurions quelques temps avant son arrivée était admirable. Pas un instant il n'a pensé que c'était aussi particulièrement stupide, autrement.. Les-dits rapports seraient déjà d'amusants pliages en train de prendre l'eau sur le bords d'une route pendant que lui serait devenu ermite ou vendeur de fruits à l'arche du Lion.

Mais continuons: après quelques questions de principe et des hochements de têtes entendus à la lecture des rapports, plusieurs messes basses et clins d'oeils encourageant à son attention la sentence est tombée. Et quelle chute..
A sa grande surprise -il se rendait compte que c'était uniquement un moyen moins salissant pour éviter de perdre la face- ils avaient choisis d'oublier, de les oublier, la mission, la troupe, lui. Tout ce qu'il avait.. Ce qu'ils avaient accomplis durant ces semaines à se geler le pelage dans les Shiverpeaks, les nuits à faire le guet, les morts, les couloirs obscurs aux sols glissant, tout ces moyens déployés, ces vies perdues, pour rien. D'un commun accord ses supérieurs décidèrent d'effacer cette petite rature sur leur feuille de route avec un sourire gêné à l'attention de l'unique survivant d'une opération qui n'avait jamais eu lieu.
Il était renvoyé, en lui faisant bien comprendre avec insistance et force regards lourds de sous entendus qu'il valait mieux pour lui de se tenir à l'ombre pendant une très longue période et que réintégrer une troupe n'était pas à l'ordre du jour, car désormais c'était un gladium, mais surtout un gladium incompétent qu'aucun Charr ne viendrait chercher. Reconduit à la sortie, toujours sous bonne escorte  il reçoit une fois de plus des félicitations pour ses actes qui seront bien vite oubliés, qu'il en soit assuré.

Un peu plus et il en versait une larme de gratitude.

-

Toujours étalé au milieu de l'allée, son amertume devient un profond dégoût. Lui qui n'a jamais cherché à être plus qu'un rouage efficace de la machine de guerre, être remercié de la sorte fait office d'un coup de poignard dans le dos, un comble pour un membre des cendres.

Il n'aura pas le temps de remâcher ses idées noires, car il se sent une nouvelle fois soulevé du sol pour être transporté quelque part. Probablement un garde qui va se faire une joie de lui faire découvrir tout le confort des cellules de la citadelle, histoire qu'il termine de cuver autre part que devant les Charrs sérieux.
Pourtant, il devient bien vite évident que l'étreinte n'a pas la fermeté des brutes patrouillant les grandes allées de la citadelle, on le ménage plus que de nécessaire vers une destination qui lui est encore inconnue, même si la principale raison doit être de lui éviter de rendre le contenu de son système digestif durant le trajet.
Soit il existe encore un minimum de de pitié quelque part derrière les murs d'acier de la forteresse, soit il s'agit de quelqu'un qu'il connait. Deux hypothèses qui ne tiennent pas debout bien sur: Pourquoi prendre en pitié un désormais joli tas de déchets comme lui? Comment peut il encore connaître quelqu'un? Sa troupe n'est plus et on a rayé son nom des registres. Sans prendre la peine d'analyser plus longtemps ce léger sursaut d'espoir, c'est un Charr épuisé et vaincu qui sombre dans un sommeil sans rêves.
Tahl Tideblade
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[Récit] A tale of Tahl. Empty Re: [Récit] A tale of Tahl.

Message par Tahl Tideblade Dim 13 Oct - 20:51


II  Le devoir et les affaires.


A l'ombre d'un bâtiment de campagne militaire construit en hâte, deux silhouettes échangent quelques mots.

« Alors c'est d'accord, soldat? Je sais que les cendres sont les plus indiquées pour ce genre de boulot, sans parler du fait qu'il ne restera plus grand chose à ramasser par la suite. »

« Deux parchemins, une bague et si possible, le doigt qui la porte. Vous pouvez compter sur moi légionnaire.. Quand à vous? »

L'une des silhouette hésite avant de finalement répondre.

« Je tiendrais parole, n'ébruitez juste pas cette affaire par la suite. »

« Je serais muet comme une tombe. »

-

« Regardez moi tous bien dans les yeux quand je parle ! »

Devant un petit groupe de Charr à la tenue couleur de nuit, le légionnaire Voran Tidefury fait les cent pas tout en essayant de garder leur attention. C'est un vieux de la vieille chez les cendres, une de ces reliques qu'on ne sort du tombeau que pour les grandes occasions, un grand sec -particulièrement maigre, diraient d'autres- au pelage gris clair, avec des cornes et des griffes tellement usées qu'on se demande si elles sont encore d'une quelconque utilité. Une sacrée tête que ce légionnaire, mais un rouage efficace et incorruptible de la légion des cendres.

« Paaarfait ! Soldats, ici c'est la guerre ! Oubliez les petites ballades tranquilles dans Ashford pour voler les œufs des dévoreurs et remplacer le contenu de la soupe des ingénieurs du fer. Derrière moi, c'est nos lignes et après, c'est les trous creusés par les humains. Il est temps de leur montrer ce que vous pensez de leurs revendications sur Ascalon. »

Ils se trouvent quelque part dans le nord des champs de ruine, un de ces lieu un peu perdu avec son lot de bâtiments en ruine et de collines qui a soudainement pris beaucoup d'importance à la découverte d'un groupe d'humains bien retranchés dans les tunnels et autre caves de cet endroit d'une « importance stratégique mineure » selon les gradés de la légion sanglante.
Les premières troupes envoyée sur place se sont heurtées à une résistance non prévue par l'état major. Rapidement ce que devait être une formalité est devenu une guerre d'usure dans laquelle l'artillerie de la légion de fer est intervenue. Néanmoins, après deux jours de combats, les humains tiennent bons, solidement retranchés dans leurs repaires ils tiennent têtes aux assauts et aux bombardements répétés.

« Ils sont coincés dans leurs tunnels, la légion de fer bombarde joyeusement tout ce qui pointe du nez la bas, tandis que la sanglante attend avec impatience le moment ou les humains tenteront une sortie. Vous vous demandez surement ce que nous pouvons bien faire ici ? »

Avec de grands gestes, le Charr se reporte à un tableau sur lequel est accroché une carte représentant sommairement les positions de chacun. D'un doigt insistant il tape contre le bois sur la position de la légion de fer, bien en retrait derrière les premières ligne.

« Les gars du fer ont beau avoir le meilleur équipement des légions, il leur manque quelques choses d'essentiel, que les lourdauds de la sanglante ne pourront jamais leur fournir. Une paire d'yeux aiguisés et la capacité à se déplacer en silence. C'est la qu'on intervient, soldats. »

Sur ces mots il marque une pause avant de se retourner vers ses soldats. Six Charrs l'observe avec attention, suivant chacun de ses mouvements. Ils sont tous relativement jeunes et certains manquent certainement d'expériences, aussi leur envie de servir les légions ne parvient pas à dissimuler  leur nervosité. Voran pose son regard sur chacun d'entre eux, ses yeux luisent d'un orange maladif et donne la désagréable impression de disséquer chacun des vilains secrets que l'on cherche à conserver.
Deux sont tous frais débarqués, des gladiums dénichés par le légionnaire dans des endroits que lui seul a l'air de connaître. Les quatre autres sont plus anciens, surtout pour l'un d'entre eux.

« Quand une proie se planque dans son terrier pour éviter les balles du chasseur, la meilleure solution pour la déloger c'est.. Oui, Tideblade? »

Quand on parle du plus ancien, c'est un drôle de numéro que ce Tideblade. Petit pour un Charr et tout sauf nerveux. De loin on peut avoir l'impression d'un soldat qui ne cherche pas à faire de vagues, un élément généralement discret. Ce qui n'est pas un inconvénient pour les cendres, généralement.

« On les enfume, légionnaire. »

Le légionnaire l'avait percé à jour depuis un moment: il s'avérait être un Charr assez malin et débrouillard, caché derrière des airs faussement farceur et détendu. Sa plus grande faiblesse reste qu'il devait lutter contre un terrifiant adversaire intérieur, une paresse rampante qui tôt ou tard lui apporterait des problèmes. L'instinct de Voran le trompait rarement sur ce genre de sujet.

« Bien vu soldat. Les centurions se sont mis d'accord pour lancer une offensive décisive pendant la nuit. Pour nous, les gars du fer vont fournir de quoi balancer suffisamment de purée dans les trous de ceux d'en face. La ou ça se complique, c'est parvenir jusqu'aux positions ennemies sans se faire repérer, mais vous savez comment y faire, n'est ce pas? »

Les soldats opinent du chef, les ombres font partie intégrante de leur formation et de leurs tâches quotidiennes. Traverser un no man's land de nuit en évitant de se faire repérer ne leur pose visiblement pas de problèmes.

« Une fois votre colis délivré, les humains devraient sortir de leur cachette pour respirer un bon coup. On vous aura donné une fusée éclairante pour marquer leur position, le fer prendra le relais pour la suite du spectacle. Vous connaissez les méthodes du fer, inutile de préciser que vous aurez intérêt à décamper ensuite. Des questions? »

Une fois de plus les Charrs approuvent sans un mot. Une bonne chose, le légionnaire est du genre à détester devoir répéter plusieurs fois ce qu'il vient de dire.

« Parfait, on va passer les prochaines heures à préparer correctement l'opération. Tidesteed, approchez donc. »

-

La nuit est tombée depuis plusieurs heures sur le champs de bataille. Un calme de mauvais augure règne sur les positions Charrs, indiquant un mauvais coup à venir plus certainement que n'importe quel bon informateur. Les pièces d'artillerie du fer sont trop silencieuses pour être honnêtes et même la ligne de troupes de la sanglante présente un silence poli qui ne lui ressemble pas. Dans leur bastion de fortune les humains sont sur le pied de guerre et attendent à tout instant le signal d'une charge.
Aucune source de lumière n'est visible des deux côtés, les deux camps cherchent autant que possible à dissimuler leurs forces durant les heures sombres, le moment idéal pour les tentatives d'infiltration.

Depuis les lignes de la sanglante, Veska Grimfur arpente de long en large le tronçon de position tenu par sa troupe de la légion sanglante, en proie à une impatience difficilement contenue. Plongés dans l'obscurité depuis plusieurs heures entre deux pans de murs défoncés  la dizaine de soldats sous ses ordres rongent leurs freins en attendant le signal du prochain assaut.
Tout repose apparemment sur une opération « spéciale » des cendres pour leur ouvrir la voie, un plan surement très compliqué a base de déplacements discrets, peut être un ou deux assassinat et beaucoup de poudre aux yeux. La légionnaire se contrefiche du contenu du plan des cendres, elle veut du concret.

Brisant finalement la monotonie du paysage nocturne, un long trait de lumière monte vers le ciel et attire tous les regards. La fusée éclairante -car il s'agit d'une fusée éclairante, ignorants que vous êtes- visiblement tirée depuis la base de la colline ou sont retranchés les humains décrit un parcours erratique avant de lentement retomber vers le sol pour briller encore de longues minutes en révélant les environs.

Il n'en faut pas plus pour Veska Grimfur, qui se redresse d'un bon avant de s'adresser à sa troupe avec toute la force d'une jeunesse pleine d'ambition.

« Debout soldats ! Un peu de tenue, La fête va pas tarder à commencer et vous n'avez pas envie de la manquer, n'est ce pas?! »

La légionnaire abaisse la visière de son casque, empoigne son épée et son bouclier et scrute les abords de la colline, toujours éclairé par la fusée qui se consume lentement. Quelques instants plus tard, une nouvelle fend les cieux légèrement sur la droite, puis une troisième un peu plus loin. Finalement, six fusées sont tirées depuis les positions humaines.

« Je ne veux voir personne derrière ! Surveillez votre coéquipier et ne laissez pas les souris vous prendre a revers ! Grimclaw de front avec ton lance-flamme, le reste juste à la suite ! »

La dizaine de Charr de la sanglante se met en branle comme une machine bien huilée, une des nombreuses fierté de la légionnaire quand il s'agit de parler de sa troupe.

-

Enfin, dans un fracas de tonnerre les dix sept pièces d'artillerie du fer ouvrent le feu. Une longue série de flashs aveuglants, un vacarme assourdissants qui ferait rêver n'importe quel ingénieur amoureux d'explosions, une salve parfaitement orchestrée dirigée droit vers les positions récemment révélées. Autour de la colline, les Charrs peuvent parfaitement voir plusieurs groupes d'humains quitter précipitamment leurs abris, repoussés par une épaisse fumée.
Un sourire carnassier orne le visage de la légionnaire de la sanglante, alors qu'au dessus d'elle siffle les obus de mortiers.

Ils retombent avec une impitoyable précision sur les rangs désorganisés de l'adversaire, les munitions incendiaires éclatent au milieu d'eux, embrasant tout sur plusieurs mètres. Les flammes dansent autour des points d'impact, accompagnant les corps calcinés et les misérables torches qui cherchent à s'échapper.

« C'est le moment ! Go ! Go ! Go ! »

Veska Grimfur pousse sans douceur le soldat Grimclaw vers l'avant. Celui-ci enjambe le ridicule parapet qui leur servait de protection avant de se lancer dans l'obscurité vers le brasier à une centaine de mètres en face. De part et d'autres, les troupes de la sanglante se lancent à l'attaque, dans un concert de hurlements.

Rapidement, les premières balles et flèches ricochent autour d'eux, la nuit prend des allures de théâtre pyrotechnique, la sanglante progressant à toute vitesse au milieu de décombres qui prennent vie. Les Charrs ripostent sans s'arrêter, les tirs de pistolets et de longues langues de flammes  répondent à l'armement humain, de plus en plus proche. Piégés, la plupart blessés et épuisés, ils ont quittés leurs abris et se sont regroupés dans le no man's land pour une dernière défense désespérée. Difficile de lire autre chose que de la résignation sur leurs visages à l'approche de la mort.

« Pas de pitié ! Pour les légions ! » Hurlera une dernière fois la légionnaire avant d'atteindre les lignes ennemies.

L'implacable charge de la sanglante percute la fragile ligne des assiégés, en un instant le combat devient massacre lorsque le chant des armes a feu remplace le grondement furieux des haches et des épées.

-

Quelques brefs instants d'exaltation plus tard, les derniers humains mordent la poussière et les légions sont seules victorieuse. Les Charrs ne laissent rien au hasard, à la lueur des torches ils achèvent les rares blessés qui rampent encore au milieu des ruines, plaisantent entre eux et finalement rejoignent les uns après les autres leurs troupes.

La légionnaire Veska Grimfur fait de même à l'instant ou je vous parle, son regard scrute la désolation à la recherche d'un mouvement. L'armure qu'elle porte présente quelques éclats et une belle bosse la ou une masse l'a touchée, mais mis a part quelques courbatures et des bleus, elle est sortie indemne du combat.

« Mes yeux ne me trompent pas, c'est bien Veska? »

Elle fait volte face à l'évocation de son nom, une voix trainante et aimable qu'hélas elle connait. Un Charr se tient a quelques mètres, retournant un cadavre atrocement brulé d'une patte. La tenue couleur de nuit des cendres, deux courtes dagues à la ceinture et a en juger par son large sourire et son attitude, une grande satisfaction.

Pour toute réponse, la légionnaire se contente de grogner en le défiant d'approcher. Qu'il fasse un pas de trop et il perd sa langue. Le Charr se contente juste de fouiller le corps -du moins ce qu'il en reste- en reniflant.

« Moins bavarde qu'hier, hein? Qu'importe je suis certain que tu n'as pas oubliée notre petit accord »

Bien sur qu'elle n'a pas oubliée, elle se maudit d'ailleurs encore d'avoir rencontrée cet avorton et espérait intérieurement qu'il se soit fait tuer en allant planter sa machine à fumée chez les humains. Bien sur, ça n'avait pas été le cas et une autre partie de son être le remerciait d'être encore là pour fanfaronner.

« Dégage, Tideblade. Tu auras ton dû, comme promis, mais pour l'instant disparait de mon champs de bataille. »

Avec un haussement d'épaule, le dénommé Tideblade fait demi-tour, avant de s'effacer dans l'obscurité.
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[Récit] A tale of Tahl. Empty Re: [Récit] A tale of Tahl.

Message par Tahl Tideblade Dim 27 Oct - 20:34



III De vieilles blessures.

 
Veith est une Sylvari, un être contemplatif et plein de bonnes intentions. Une grande perche toute en feuilles et écorces aux reflets bleutés, la tête surmontée d'un imposant chapeau de champignon qui fait sa fierté. Elle ne manque pas de grâce et de tenue -pour une plante-, son regard est vif et curieux, son sourire est franc et enfin elle transpire d'une aura de confiance qui la rend facilement avenante aux yeux de beaucoup.

C'est forte de ces indéniables atouts que la jeune pousse a un jour rencontrée un certain Tahl Tideblade, alors qu'ils rejoignaient tout deux une unité du pacte nouvellement formée. Sa rencontre avec le Charr l'a marqué durant le peu de temps qu'ils se sont côtoyés, suffisamment pour que ses songes y reviennent souvent, la sortant brutalement de ses traditionnelles rêveries.

Aujourd'hui, la Sylvari a laissée de côté le pacte pour retrouver les siens, mais les souvenirs restent et parfois ses fréquentes visions lui peignent le portrait d'un avenir bien sombre pour ceux qu'elle veut protéger.

-

Le chemin s'étend à perte de vue. Son sol est pavé, des pierres droites et régulières au teint terne, recouvertes de mousses et de plantes poussant en désordres dans les interstices. Leur contact est agréable, une impression de fermeté et de chaleur qui se propage depuis le sol et remonte dans tout le corps, un sentiment de stabilité et de protection qui persiste à mesure de la progression.
L'endroit baigne dans une douce lumière estivale, un vent chaud porteur de senteurs agréables souffle depuis les hauteurs et partout résonne le gai brouhaha d'une multitude d'insectes.

De part et d'autre du chemin, une impénétrable muraille végétale grimpe jusqu'au cieux, sans parvenir a cacher la lumière surnaturelle qui donne à l'environnement des airs de campagne et de paix. L'orée gauche est un intéressant entrelacs de plantes exotiques et colorées partant a l'assaut d'arbres millénaires à l'écorce noueuse aux branches chargées d'épaisses lianes. Il règne de ce côté une saine effervescence ainsi qu'une reposante clarté.
L'orée de droite en revanche offre un panorama nettement plus sombre, des formes aux troncs torturés montent à l'assaut des cieux, leurs écorces encroutées de plantes parasites et de ronces aux épines vicieuses. La végétation n'offre pas un agréable spectacle, elle semble même se complaire dans sa décrépitude.

Veith connait déjà par cœur ces visions, ses débuts de songes qui prennent toujours la même forme. D'abord ce sentiment d'évoluer sur un délicat équilibre entre deux forces sans vouloir en embrasser une en particulier. En vérité la Sylvari ne recherche pas réellement l'impression d'appartenir a l'une ou l'autre, seul son chemin et l'impression de ne jamais en voir le bout comptent, une quête sans fin menée depuis son éveil il y a quelques années de cela. Une existence faites de voyages et de découvertes, une excitation sans cesse renouvelée qui la rend aussi enthousiaste que difficile a tenir en place lorsque l'envie des grands espaces lui prends.

Plus loin sur son chemin, une forme avance. La distance la rend indistincte, on la devine petite et trapue, tandis que sa lente progression trahit celle de quelqu'un qui a du temps devant lui. La curiosité prend rapidement le pas sur la surprise et la jeune pousse se presse pour l'atteindre. La silhouette se dessine alors rapidement, ses contours se font plus net et révèle un petit Charr marchant tranquillement vers l'inconnu.

« Hé, Tahl ! » Crie la Sylvari avant de rejoindre le soldat. «Tahl Tideblade, attend moi! »

Le Charr ne ralentit pas -ni n'accélère, d'ailleurs- tout juste se contente t il de jeter un regard par dessus son épaule, celui-ci traverse la belle plante sans vraiment la remarquer avant qu'il ne se détourne pour continuer sa progression.
D'abord surprise Veith s'arrête au milieu du chemin, est il possible qu'elle se soit trompée de Charr? Pourtant tout concorde, son visage aux cornes coupées, même sa démarche et ses manières d'aimable pantouflard. Le Charr ne l'avait pas traitée de cette manière depuis qu'elle l'avait rencontrée alors qu'ils rejoignaient tous les deux le pacte. Le songe n'allait il lui offrir qu'une nouvelle vision du passé, voilà qui ne s'annonçait plus si palpitant.

Sans se démonter elle revient rapidement à son niveau pour marcher à ses côtés, autour d'eux le temps se couvre lentement et la chaleur estivale laisse place à une désagréable humidité. Les barrières végétales s'estompent pour qu'il ne reste bientôt qu'une végétation chétive s'accrochant à un sol sablonneux. Au loin ils peuvent distinguer les hautes tours et les remparts effondrés d'Orr, la terre des dieux. Désormais le fief de Zhaïtan le dragon ancestral, ces étendues offrent des paysages d'apocalypse ou se mêlent la mer et les ruines d'une civilisation.
Bientôt rejoints par des ombres aux formes diverses, d'humains, d'Asuras ou encore de Norns en uniformes, en armes et marchant en cadence, les deux compères avancent désormais au milieu d'une armée aux effectifs bigarrés.

« Tahl ? Enfin, c'est Veith. »

Le Charr lui offre un nouveau regard, puis un mince sourire. Ce même sourire lorsqu'il lui avait annoncé qu'elle était bien gentille de se préoccuper d'un vieux fossile comme lui. Ils avaient longuement parlés ce jour la, l'une évoquant ses rêves et ouvrant comme souvent son cœur au premier venu. L'autre plus amer, ressassant ses échecs mais ne cherchant pas à éviter la conversation pour autant.

« Regarde les Veith » fait-il en désignant les ombres continuant d'affluer autour d'eux. « Ils ont un but. A un moment dans leur vie ils ont eu le désir de s'unir pour se battre. »

La Sylvari n'aura pas le temps de répondre avant que la tempête qui menace ne soit sur eux. Des trombes d'eau tombent sur la longue colonne de soldat, et il devient rapidement difficile de discerner ce qu'il se déroule alentours. Pendant encore un temps ils progressent dans un silence oppressant, le sol de pierre devient glissant et même sa présence ne se fait plus aussi rassurante.

« Je n'ai jamais désiré autre chose que de servir ma légion, mais je me retrouve ici. »

Puis l'instant tant craint, des cris et le choc de l'acier contre l'acier au loin. Les ombres s'agitent et pressent le pas, les armes sont tirées de leurs fourreaux et les voix spectrales des officiers hèlent leurs soldats pour les combats qui approchent. Tahl Tideblade relève le museau et prend aussi les armes, mû probablement plus par le devoir que par l'envie. Il s'éloigne pour suivre le reste des ombres, ses contours s'effaçant progressivement derrière le mur d'eau qui continue de tomber.

« Cette guerre ne me concerne pas, je veux la traverser sans dommage et retourner là ou mon cœur se trouve. »

-

Le chemin devient vaseux et traître alors que la Sylvari tente de réduire la distance entre elle et la silhouette indistincte du Charr. Tout autour la guerre fait rage, les abominations de Zhaïtan sont au prise avec les rangs compacts des armées de la Tyrie. Les ombres se mêlent aux ombres en une mortelle étreinte, la fureur antique d'un dragon contre l'instinct de survie de tout un monde.

Venus de toutes les nations civilisées, les courageux humains et les impressionnant Norns offrent des murs de boucliers et de lances ou viennent se briser les hordes vociférantes et sans âmes des revenants. Derrière eux les canons et les fusils Charrs alliés à la technologie Asura crachent la mort, les cieux s'illuminent d'éclairs et d'arcs d'énergies, le sol se soulève sous l'impact des imposant projectile qui creusent les rangs des serviteurs du dragon. La vase se teinte du sang des milliers de combattants engagés dans la lutte tandis qu'au loin, l'ennemi regarde tout ces insectes s'agiter devant les portes de son domaine, riant à gorge déployée.

Dans cet enfer, Tahl Tideblade disparaît aux yeux de la Sylvari la laissant seule au milieu de la tourmente. Désorientée, Veith prend peur et se met a courir dans une direction aléatoire, au risque de s'éloigner du chemin. Elle ne cherche plus à s'extasier devant chaque découvertes, le plaisir de l'exploration n'est plus présent. Il ne reste qu'une volonté de survivre et un besoin de s'accrocher à quelqu'un pour ne pas être noyée par la tempête.

En hâte elle traverse le champs de bataille infini, passant au travers des ombres qui l'ignorent et continue de joyeusement s'entretuer. Une longue traversée du désert, une épine douloureuse qui revient lui labourer les chairs comme une vieille blessure.
Elle le sait tout proche, mais ne cherche il pas seulement a l'éviter? Elle est certaine de pouvoir l'entendre, mais n'a il pas trop de choses à cacher?

« Ou es tu lorsque j'ai besoin de toi, Tahl? »

Et si après réflexion le Charr l'avait abandonnée à la première occasion pour se préserver? Durant ces mois ou elle avait prêtée une oreille attentive à ses malheurs, avait il seulement écouté alors qu'elle lui ouvrait son cœur?

Ses mouvements toujours plus ralenti par la vase omniprésente elle parvient à jusqu'à un îlot de relative tranquillité. Un simple affleurement de roche émergeant de la vase ou la Sylvari s'effondre, épuisée et désormais pleine de doutes.
L'histoire ne lui laissera pas le temps de réfléchir plus longtemps a ces dernières questions, lui rappelant que la guerre continue tout autour d'elle lorsque le vrombissement furieux d'un moteur qui s'approche attire son attention.

« Impact dans dix huit secondes, marge d'erreur minimale. Correction de trajectoire demandée. » déclare une voix toute proche.

La Sylvari sursaute, avant que son regard ne tombe sur la forme indistincte d'une Asura assise non loin, sur son îlot. N'ayant visiblement pas remarqué Veith elle continue son monologue, sa voix étrangement claire et audible malgré les bruits de moteurs s'approchant.
C'est une femelle a la chevelure ébouriffée, coiffée d'une imposante monture de lunettes de travail, son équipement luisant de l'habile mélange de magie et de technologie de cette race d'ingénieux cinglés.

« Demande de poursuite de trajectoire rejetée, magister. Correction de trajectoire impérative pour évacuation des passagers. Impact dans douze secondes, sans marge d'erreur. »

Le transport du pacte encore invisible jusqu'alors, crève l'écran de pluie pour arriver en vrombissant droit sur le refuge de la rêveuse. L'un de ses moteurs n'est plus qu'un amas de métal grésillant d'où s'échappe une fumée noire de mauvais augure, derrière lui le rugissement rauque d'une créature de taille massive force la Sylvari à s'agenouiller tandis que l'environnement se met à trembler violemment.

Le souvenir était encore frais, leur transport avait été pris en chasse par un lieutenant ailé de Zhaïtan, une course poursuite sans espoir durant laquelle leur pilote avait pourtant redoublé d'effort, tenté maintenir le cap et éviter d'être touché par la créature passablement énervée.

« Calculs terminés. Correction de trajectoire. Profondeur correcte. Angle d'approche acceptable, préparez vous a quitter l'appareil. Impact dans vingt-trois secondes suite à correction. Marge d'erreur sept secondes. »

L'appareil du pacte effectue un virage particulièrement osé, son seul moteur opérationnel luttant pour ralentir la masse de métal en proie au martyr qui s'approche de la Sylvari. Pourtant la manœuvre semble porter ses fruits lorsqu'il se stabilise presque au dessus de sa position.

Ils s'en étaient sortis de justesse, en se serrant les coudes. Ils avaient quittés l'épave volante pour se réfugier sur ce bout de terre perdu au milieu de nulle part, pendant que leur pilote emportait le magister et ses plusieurs tonnes de métal contre le lieutenant du dragon. Leur sacrifice les avaient sauvés et c'est a partir de cet instant que le Charr n'avait jamais été aussi présent dans sa vie.

Mais cette fois, le songe plus facétieux que d'ordinaire devait en décider autrement.

Le soldat Tideblade apparaît dans l'encadrement de l'écoutille de secours de l'appareil, a demi suffoqué par l'épaisse fumée qui se dégage des nombreuses avaries il cherche a s'extirper du cercueil volant en devenir pour rejoindre le sol.

« Hâte toi, il ne va pas rester ici plus longtemps ! » Fait la Sylvari prise d'une grande nervosité.

C'est alors que fendant l'air dans un sifflement strident, une roquette percute l'appareil du pacte déjà fortement endommagé. L'explosion lui fait faire une violente embardée, sous les yeux surpris d'une Veith qui n'a pas prévue ce genre de retournement de situation.
Les yeux écarquillés, c'est avec horreur qu'elle assiste à la désintégration du transport lorsqu'une seconde roquette viens le percuter.

« Tahl ! » Hurle t elle, encore abasourdie.

« Tahl ? » Lui répondra t on en échos. « Bon sang, Tideblade! Il était dedans ! »

Un nouveau Charr passe devant en courant, ignorant la Sylvari qui vient de tomber à genoux. Elle ne l'a encore jamais vu et il porte l'équipement de la légion de fer ainsi qu'un imposant Charrzooka fumant entre ses mains. Bientôt quatre ou cinq membres appartenant autant aux cendres qu'a la sanglante se hâte à la suite du premier vers l'endroit ou la carcasse fumante de l'appareil du pacte se consume.

« Les légions, Tideblade... C'est elles qui vont te tuer. »

-

Quelque part dans la forêt de Caledon, alors qu'une rafraichissante averse arrose le sol, une Sylvari nommée Veith ouvre un œil. Un vide intense dans la poitrine et une profonde tristesse au fond du regard.
Tahl Tideblade
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