[Recherche] Trouble Malickiens

[Mon post pour Malick !]

< Kamska quitta l'infirmerie alors que Reiva écopait d'un saignement du museau léger, conséquence étrange mais cohérente avec les facultés de Kamska qu'il redécouvrait après des années à les avoir étouffer et réduit au strict minimum. Kamska Sra CherchVeine était un Charr strict, sans personnalité apparente et qui ne voulait pas en avoir de toute évidence, il avait apprit à la faire taire, l'effacer, ne plus en avoir et éradiquer la moindre trace d'individu dans son être. Il voulait être un cerveau, une pensée, une logique, aussi implacable et objective que le monde dans lequel il vivait et, surtout, il était Légionnaire... Maintenant Lieutenant et cela lui écorchait toujours le museau de l'admettre et de s'en remémorer. Kamska était son grade, son emblème et l'emblème de sa troupe avant tout, il n'y avait plus une partie de Charr en lui, un charr comme on l'imaginait ou le voyait, c'était un esprit d'enquête et de logique, le soldat le plus fiable qu'il essayait de représenter.

Il estima à plus de trois quart d'heure avant que Reiva ne ressente les effets des différents soins qu'il avait posé dans son corps, la nécromancie est une magie toujours aussi étrange et rebutante mais Kamska devait avouer que ça lui faisait du bien de renouer avec son identité. Comme un élan de nostalgie qu'on arrive pas à tuer dans l'oeuf mais qu'on laisse grandir pour mieux l'étrangler. Il était un nécromant habilité en guérison et Ayhurdill l'avait prévenue dés qu'elle avait vu le nom de Reiva sur le convoi des blessés, il avait été charger de l'accueillir et de suivre ainsi que de faire les soins nécessaires pour qu'elle puisse reprendre conscience et établir un point sur son état médical: clair, précis et limpide.
Mais hormis lui, aucun médecin ou infirmier n'avait de toutes façons les qualités nécessaires pour s'occuper de Reiva et la truffe peut-être trop sensible... Il y avait toujours des blessés, plus graves, plus intéressant, plus mourrant ou  plus reposant qu'une nécromante hantée par deux spectres et dont le corps pourrissait de l'intérieur.... Alors personne ne pourrait vraiment mandater que Reiva n'était pas entrain de dépérir et de connaître son dernier lit et ses derniers instants.
Il suffisait de toute façon que Kamska relâche sa présence auprès de Reiva pour qu'elle reglisse vers ces ténèbres et que la nécrose reprenne le dessus, la recrue était comme vidée de ses forces pour quelques bonnes grosses semaines; il n'était chargé que de l'alimenter et de ré-générer ce qu'il pouvait.

Il avait rédigé la lettre avec son tampon de médecin qu'il avait obtenu après s'être déclarer comme guérisseur potentiel et remplaçant, il ne l'avait pas rendu lorsqu'il avait décidé de ne plus utiliser ces capacités et son savoir. Il ne spécifia ni son nom, ni sa troupe et pris contact avec Ayhurdill dans la demi-heure.>

« Salut médiante.
- Salut petit. Comment va-t-elle ?
- Hm-hm. Je dois la faire marcher dans une heure, on verra si j'ai perdu la main ou non. *Hausse les épaules* Je suis pas venu pour ça, j'aurais besoin que tu me retires temporairement de la lecture le dossier militaire de Reiva et tout ce qui y touche. Tu penses pouvoir le faire ? »


< Kamska avait naturellement baisser d'un ton, pas grand monde ignorait que TombInfo aidait et participait à la cohésion "familial" des Sra par son esprit cadrer et compartimenter. Elle était douée à ça et c'était pour cela qu'elle faisait partie d'un troupe de logistique de communication et déplacement du Fer.
Sur son temps libre - et elle réussissait toujours à en avoir - elle gérait les courriers officielles entre Sra et les archives de cette même famille, tout du moins, de sa branche. Elle savait tout ce qui fallait savoir dessus et connaissait quelques astuces pour faire disparaître un dossier - temporaire tout du moins - comme réapparaître un autre.
Cette dernière vérifia quelques documents qu'elle sortit d'un tiroir, sortit un carnet, passa de l'un à l'autre avant de relever le museau. >


« Je peux le rendre indisponible une semaine, peut-être deux.
- Pas de méthode de vice de procédure ou quoique ce soit... Comme si la Charr allait mourir et qu'on évinçait son existence des Légions ou qu'on préparait sa tombe. Rends ça vrai.... Mais je ne me fais pas de souci.
- Non. Tu n'as pas à t'en faire.
- Tu as des nouveautés ?
- Je surveille. Je te dirais quand j'en aurais. J'ai ma troupe, petit et le travail ne manque pas.
- Les médiants ne coopèrent jamais.
- Tu parles... *Roule des yeux* Autre chose ?
- Oui. D'un autre service. Fais-moi courir le bruit qu'un... Hmrr... *Se met à réfléchir, pinçant les babines* délinquant, non pas sexuel, ni trop grave pour qu'il ne finisse pas en taule mais juste assez pour avoir son signalement... Je te laisse innover. Se balade dans l'Imperator au niveau des archives à la recherche de... Je-ne-sais-pas-quoi. Je sais que certains scribes sont friands de ragots et ont les yeux et oreilles partout.
- Je pourrais. C'est quoi la description de ton "délinquant" ? »

< Kamska fit une brève description - clair, concise, précise - à Ayhurdill de Malick avec les informations nécessaire sur son profil d'informateur et d'as du déguisement. Il était confiant, Ayhurdill trouverait bien une rumeur à faire tourner dans les archives et les différents services pour que les badauds aient l'oeil ouvert et les oreilles attentives.
C'était vain de vouloir surveiller toutes les archives de lui-même, la troupe Veine était en repos et sa présence n'était qu'officieuse. Jamais son nom ne pourrait apparaître sur un quelconque rapport officiel... Alors, il allait fonctionner avec un stratagème différent: si il y a trop de passage et trop de mondes dans un endroit pour surveiller une seule personne, il fallait nourrir l'anxiété et la peur de l'autre pour que n'importe qui soit sur ses gardes et remarquent le moindre fait.
Les archives deviendront rapidement un territoire hostile voulant tout vérifier... Et des histoires sordides ne manquaient pas pour nourrir cette image - qu'Ayhurdill semblait déjà avoir choisit - de délinquant.>

« ... Je dois mettre quel nom de troupe pour avoir des remontés ?
- Pas Veine. Je vais voir avec la troupe Beugle si ils peuvent héberger l'information. Le Légionnaire me doit un service.
- Bien. Je m'occupe de ça à la pause café-whisky.
- Tu serais presque merveilleuse médiante.
- Tu t'enflammes. *Claquement de langue, petit rire pincé* »

< Ainsi donc, Ayhurdill laissa traîner sciemment dans un bureau partagé entre plusieurs archivistes très bavardes et commères, un faux rapports officieux des enquêtes de la troupe Beugle: un as du camouflage tout droit sortis d'on-ne-sait-où serait recherché par la troupe Beugle qui crains possiblement une agressivité de sa part. Il y aurait possibilité corrélation avec le service psychiatrique de la Citadelle, mais la troupe Beugle s'assure de ne rien savoir de plus que ce n'est qu'un charr un peu louche et passe-partout qui traîne souvent aux archives... Surement pour chercher quelque chose à voler, piller ou pour tromper l'ennui et la garde.
Ledit rapport prétend donc qu'il n'est pas dangereux mais Ayhurdill aura fait gonflé le tout comme des blancs en neige pour attiser la crainte, la peur et l'excitation morbide de ces "collègues" pour créer un effet de foule.
Ayhurdill "sécurisa" le dossier militaire de Reiva et y mit le mot de Kamska - sans sa signature ni même son nom de troupe - à la place. Espérant renforcer le coté "abandonnée" de Reiva qui n'a même pas un médecin attitré à son chevet. Elle veilla donc d'une oreille et d'un oeil à ce que personne ne touche aux informations des Sra et qu'une "collègue" ne remarque ce vrai-faux délinquant en cavale. >

< Le Lieutenant de la troupe Veine en mission dés plus officieuse pour protéger et garder le secret que sa "famille" portait, posa un oeil sur sa "patiente", puis sur une montre à gousset qu'il sortit d'une grande poche au niveau de son coeur.
Cela faisait plus d'une journée complète qu'elle n'avait pas ouvert un oeil. Après la petite balade de la Recrue accompagnée de son Soldat sur leur petite affaire interne, Reiva s'était littéralement effondrée sur le lit d'infirmerie qui lui était réservée. Elle saigna du museau, de la bouche, des oreilles et sans doutes d'autres parties, Kamska avait du changé les bandes autour de ces peaux pourrissantes pour essayer d'enrayer la nécrose et de forcer le corps à guérir. Il avait réitérer ces sortilèges et enchantements de transferts de vie et d'énergie, avait renouveler une perfusion vers Reiva pour pallier à l'anémie. Le charr avait quitté cette dernière après avoir camoufler ces affaires et fait en sorte que son agonie fasse réelle.
Il ne savait trop si il pouvait compter sur ce "Malick" de venir vérifier si une de ces soeurs d'armes, recrue de surcroît, dont leur temps de fréquentations n'allait pas au-delà de deux mois, mourrait vraiment ou non. Kamska ramassa les affaires de Reiva, tout signe qu'elle avait pu sortir ou qu'elle pouvait sortir, tamponna son bulletin médical de la journée et partit. Sans autres formes de processions. Il prit néanmoins le temps d'informer les infirmiers, infirmières et autres médecins de le contacter en cas de Charr inhabituel dans l'infirmerie ou si quelqu'un essayait d'une quelconque manière que ce soit de prendre contact avec la "mourante".

Reiva était le produit et le projet de son père, pas le sien. Elle n'était ni de sa troupe, ni de ces connaissances, ni un vétéran de guerre méritant son respect... C'était une recrue, de la Cendre, sans éducation, ni fait d'arme expliquant sa présence autour d'elle. Il était là entant que soigneur, ni plus, ni moins; puis, entant qu'enquêteur suppléant et discret, pas pour les affaires de la Centurie - que Le Khan Ur le garde de savoir ne serais-ce qu'un dixième des secrets de cette dernière, il était certains que ça le forcerait à un conflit entre sa raison et son devoir - mais pour les affaires des "Sra", les affaires de son père et pour rendre un service à une Cendreuse qui l'avait modelé dans son pragmatisme.

Kamska se retira dans les quartiers de la troupe Veine, respirant à pleins poumon dans un grondement régulier et sourd les odeurs de la troupe. Ca pue, forcément, mais cette puanteur de sueur et d'autres choses lui était familière. Il caressa de ces yeux l'ambiance calme et détendue de la troupe Veine à cette heure-ci, les marques des dernières enquêtes se lisaient encore dans les pupilles de certains. Kamska retira ces épaulières, ces gants, ces bottes et s'affala dans un fauteuil éliminé, tirant les rapports de la soirée, se faisant servir un verre et participant légèrement aux discussions autour de lui et aux salutations des uns et des autres.
Lorsque ces soldats et les deux nouvelles recrues se retirèrent pour dormir, il les salua et couva de son regard sévère et strict le dortoir dont sortait des respirations régulières et le frottement des couvertures. Les torches lui permettait de pouvoir lui les rapports de la soirée, les tirant sur ces genoux et se resservant un verre, il les parcourut avec attention.>

« Visiblement la rumeur n'a rien donné. Aucun signalement sérieux n'a été trouvé... Les archives sont devenus un casse-tête d'entrer et de sortie, ça n'a pas suffit. Il ne s'y intéresse plus ?... Peut-être. *Il feuilleta les divers signalements pas sérieux que la troupe Beugle avant recensé sans y croire, il classa cette piste, décidant de garder toujours une oreille en direction des archives, mais de focaliser son esprit sur un autre plan, une autre branche du petit plan des soldats de Nuit* Quel information peut intéresser un tel informateur aussi éclectique ? ... »


< Kamska ne connaissait pas Malick, mais il savait où trouver quelqu'un qui pouvait lui donner un rapport clair et concis sur sa manière de réfléchir et de penser. Le mâle se leva, admit qu'il avait peut-être trop bu, posa une patte sur son front, gratta sa peau rêche de son museau, rota et se glissa vers son placard.
En ouvrant ladite porte, il trouva le sac de Reiva et son paquetage, histoire de faire "vrai" cette histoire de mort imminente et d'effacement des Légions - de disparition - Kamska avait récupéré son paquetage et l'avait planqué ici.
Il fouilla dans toutes les poches, grimaça devant la chose visqueuse qu'était un reste de déjeuner qui avait.... Pourrit au fond du sac en toile, passa outre un haut le coeur et tira - enfin - l'objet de ces recherches. Il bazarda le tout au fond de son placard à nouveau.>

« "Petit manuel de la Cendre Parfaite d'Aley Sra Servenuit" Bon sang que c'est kitch. *Lâcha-t-il sur un ton aussi dédaigneux que hautain* »

< Il se rassit en marchant de manière un peu... Maladroite, ou plutôt lâcha tout son poids de charr adulte dans le fauteuil et les coussins éliminés - qui n'avait plus rien de rebondit à force de cul passé sur eux - après s'être traînasser vers ce dernier. Kamska repoussa son verre, ouvrit le carnet et lu.
Il y a bien une chose que Kamska avait appris de la portée d'au-dessus de la sienne, celle qu'ils appelaient entre eux les "médiants" ou "cadets" : Aley notait tout. Tout. Toujours et avait un avis sur tout. Kamska allait attendre que le soldat ayant accompagné Reiva ici, se montre de nouveau et discuter de la situation. >