Première Centurie du Khan-Ur
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[Récit] Forêt et ombres

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Message par Armadillo Jeu 27 Nov - 20:21

Des eaux turquoises s'écoulaient dans les rivières et les ruisseaux dans un prélude discret. La faune était silencieuse, mais bien présente. Chaque oreille était attentive au moindre bruissement de feuillages et chaque craquement de branche. C'était une Citadelle de verdure qui avait ses propos lois. Un endroit reposant et aux abords tranquilles qui pouvait se montrer sans pitié à la moindre inattention, et au moindre faux pas.
Finalement, ce n'était pas si différent de la Citadelle Noire. Sauf que les charrs avaient recrée un environnement à leur image, dont ils seraient les maîtres incontestés.

Du moins, c'était l'avis d'Irfha.
Ehrmal et elle avaient rejoint la jungle pour retrouver Magena. Le légionnaire des Cendres voulait encore progresser en matière de combat. Magena était un Maître des Ombres. Un vrai. On dit qu'elle pouvait tenir plus d'une heure dans les ombres. Irfha l'avait vue mettre à mal une troupe complète des Cendres qui les avaient poursuivi dans la forêt, il y a quelques mois. C'était une charr compliquée, baignant dans l'excellence. Tout n'était que chasse, et la chasse était un jeu. A se demander si quand elle était Centurion, elle ne jouait pas aussi. Ehrmal avait dit à Irfha que les ombres étaient la maîtrise de la négation et du rejet ; Le refus de quelque chose pour se retrouver autre-part. Finalement, Magena avait maîtrisé cet Art jusqu'à en faire sa vie. Elle était partout ; auprès de Lamefer, ou auprès de Fortegriffes, pour elle c'était la même chose, et on ignorait encore ses réelles motivations. Peut-être qu'elle n'en avait pas.

Magena avait refait sa vie dans la forêt après sa désertion, et Irfha avait refait sa vie dans les Hautes Légions. L'ancien Centurion des Cendres avait apprit à Ehrmal à peut près tout ce qu'il savait, et maintenant c'était Ehrmal qui apprenait beaucoup de chose à la charr blanche.

Irfha avait changé. Elle appréhendait la forêt autrement, avec plus de craintes qu'avant et plus de laisser aller. Elle était moins attentive aux signes de cet environnement et ne la parcourrait plus d'arbres en arbres comme elle le faisait avant, à cause de ses courbatures du au train de vie dans les Hautes Légions.
Elle avait l'impression de retourner dans sa famille, et, peu à peu, de ne plus parler la langue des siens, voir, de ne plus les comprendre. Elle n'en parlait pas et éprouvait une certaine honte.

Elle avait découvert la honte dans les légions. Tous y faisaient sans arrêt allusion. Elle ne voyait aucun problème à être sans vêtements où qu'elle allait, et puis petit à petit, à force de le lui répéter, elle finit par en porter. Fradk fumant de plus en plus et devenant de plus en plus évasif dans ses propos, lui fit se sentir orpheline des siens, et elle finit par s'accrocher à ce qu'elle pouvait. Ça avait commencé par Ehrmal pour qui elle avait voué une réelle fascination, et puis par d'autres charrs, comme Aley de son vivant, ou encore Alragar.
Elle était docteur et on attendait d'elle qu'elle soigne. Tout comme on attend d'un oiseau qu'il se mette à voler. Une chose normale et naturelle qui lui mettait une pression inavouée. La mort de Lhuk lui avait donné l'impression d'avoir chuté d'un arbre immense. Autrefois, elle aurait laissé les choses faire, aurait considéré que c'était le jugement de la nature qui le voulait, et finalement, même si elle le savait, elle commençait à ne plus l'accepter.

Des Cendres, elle apprenait le secret, mais pas de la manière d'Ehrmal qui consiste à ne pas mentir à sa troupe. Non, elle mentait par omission même à sa troupe car elle souhaitait oublier elle-même sa rencontre avec Flay, le précepteur de Khadgar, et l'un des précurseurs de la Purge des Esprits. Il avait été plus fort, plus rusé. Et maintenant, elle partageait des souvenirs incompréhensibles avec ces purgés, et pouvait même entendre de lointains fantômes de souvenirs ; Lamentations, cris, hurlements. Tout se mélangeait dans sa tête et elle ne pouvait plus se concentrer convenablement sur le reste.

Elle avait sauté sur l'occasion sans hésiter quand Ehrmal lui avait proposé de retourner dans la forêt. Qui sait, peut-être que le retour aux sources serait le meilleur des remèdes, même si ça s'annonçait mal.

La négation et le rejet. Peut-être qu'elle se rapprochait de la voie des Ombres elle aussi finalement.  

Mais plusieurs jours étaient passés, et il n'y avait toujours aucune trace de Magena. Des sylvaris rencontrés sur un chemin leur avait signalé son passage. Elle serait partie vers le Nord, peut-être en quête d'une proie digne d'elle.

Irfha ne connaissait rien d'autre mis à part les légendes du Gardien de Wychmire. Et si c'était le cas, alors ils seraient peut-être sur les traces d'un cadavre.
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Message par Friilahr Sam 29 Nov - 17:30

Des morts étaient penchés au-dessus du charr immobilisé par une sombre magie, leurs visages décomposés semblaient grimaçants alors que des morceaux de chair pendaient de leurs os noircis par la putréfaction, leurs doigts griffus et osseux se tendaient vers lui, vers son abdomen dans le but de l’éventrer, Ehrmal en état persuadé, il allait mourir et rejoindre ce clan des non vivants...


Un sursaut, et un choc contre son crâne, la peur faisait battre à son cœur la chamade et le choc fut un rappel à la réalité bien douloureux, encore à moitié endormi Ehrmal mit un coup de poing vengeur dans la branche juste au-dessus de lui qu’il venait de percuter avec sa tête dans son réveil en sursaut. Puis il bailla, se frotta les yeux avec une patte et se concentra sur son environnement immédiat, l’aube pointait entre les feuilles des hauts arbres dans la tiédeur humide de l’aube. La jungle bourdonnait déjà de vie, mais aucun signe du moindre mort vivant ici, à cinq mètres de hauteur dans un gros banian.

Irfha dormait encore sur une branche au-dessus, d’un sommeil qui semblait calme, cette charr blanche avait été un sacré changement dans la vie du jeune légionnaire des cendres, un virage complet dans une vie qu’il pensait toute tracée.

Sa vie, il revenait dessus, le regard perdu dans le frémissement des feuilles : de ses très jeunes années il n’avait pas de souvenirs, si ça n’est les quelques anecdotes racontés la dernière fois qu’il avait vu sa mère biologique il y a dix ans, les souvenirs commençaient avec le Farhar, Griffefer le Primus fou, le trou,  la troupe Nuit, Radjie… La troupe nuit, une troupe composée de deux charrs seulement, le reste avait été une habile manipulation, et personne n’avait rien vu, ou alors personne n’avait rien fait contre, peut-être un autre coup politique de Mortepluie. Ils avaient placé au moment du dépôt de la composition de la troupe quelques faux noms, le nom de soldats morts aussi, ou de charr d’autres Farhar croisés à l’occasion. Finalement ils étaient deux dans la troupe, mais pas pour bien longtemps, puisque Radjie avait rapidement disparu, pour réapparaitre dans une troupe du fer aléatoire de manière finalement assez absurde.

Ehrmal recevait les ordres pour la troupe, et il traitait les affaires tout seul, bien sûr il y eu beaucoup de missions qui furent un échec, mais finalement dans les cendres il y a pas mal d’actions qu’un charr seul peut réaliser. Malgré son entrainement avec un Primus du fer, la troupe nuit avait décidé de rejoindre les cendres, en grande partie parce que Radjie avait une sorte de prédisposition à infiltrer et disparaitre. Il avait laissé de côté les armes à feu, trop bruyantes, un arc, des flèches et rester dissimulé suffisait pour annihiler les traitres, de plus les armes à feu ne servent pas quand il faut écouter des conversations. Ehrmal s’entrainait à être le plus discret possible ne faisant qu’un avec la nature, branche sur la tête, feuilles collées sur le manteau. De l’espionnage et quelques assassinats, tout se passait assez bien. Le temps passait tranquillement, l’objectif unique en tête que de se venger de Sangdur et de gravir les échelons jusqu’à être tribun.
Et puis il y eu la première rencontre officielle de la ‘troupe’ avec le centurion :  Magéna Lamepoussière, de la troupe poussière, centurionne des cendres en charge de la troupe ‘Nuit’.


Un croassement d’Hyleck se fit entendre au loin, et Ehrmal fut coupé du fil de ses pensées, il observa le crapaud géant qui chassait un skelk avec une sarbacane, puis en voyant qu’il n’y avait aucun danger immédiat, il se replongea dans ses pensées.

Magéna, son air sévère, le petit bureau au mur d’acier sombre. Ehrmal allait devoir expliquer comment et pourquoi il se retrouvait seul avec une troupe fictive, une bonne idée qu’ils avaient eu avec Radjie, une bonne idée pour être tranquille, du moins sur le coup ça semblait être une bonne idée.
« Où est votre troupe, légionnaire Sombrenuit » quémanda la centurionne. Ehrmal se souvenait avoir trouvé une bonne dizaine d’excuse, une pour chaque charr virtuel de sa troupe, et finalement assez fier de son tour de passe-passe il observa la réaction de la centurionne, pour ne sentir que l’acier froid sur sa gorge. A quel moment était-elle arrivée dans son dos, et surtout à quel point savait-elle qu’il n’y avait pas vraiment de troupe Nuit ?!



Irfha se réveilla, sur sa branche, en s’étirant de tout son long, griffes sorties, Ehrmal abandonna ses pensées pour se concentrer sur ce spectacle réjouissant. "Les hormones, Fombrenuit, vous ne pouvez rien faire contre", lui aurait dit Mortepluie.
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Message par Armadillo Sam 6 Déc - 16:57

La vase s'infiltrait dans les bottes et sandales des charrs qui avaient voyagé toute la journée.
Le Soleil déclinait derrière les arbres des marais, laissant derrière-lui un ciel gris qui ne tarderait pas à se nimber d'ombres.
Un monticule de terre se dressait comme un petit îlot au dessus de la bourbe. Une gueule de guivre déformée vomissait sur le côté.
Les deux charrs s'approchaient de la dépouille humide quand ils entendirent une voix sifflante non loin.

“C'est bizarre... Je me l'imaginais plus gros... le Gardien...”

C'était Magena Lamepoussière. Elle était couverte de sang verdâtre, et passait un revers de manche déchirée sur son museau pour s'essuyer. La mise à mort devait avoir eu lieu il y a peu de temps.

“C'est une grosse guivre. C'est ça le Gardien ?” demandait Ehrmal.

“Je ne sais pas trop... On m'a dit que sa gueule pouvait engloutir un arbre tant il était grand. Ca n'est pas le cas de cette créature.” répondit Irfha. “Magena, je suis heureuse que vous soyez en vie.”

L'ancien Centurion ne répondit pas. Le légionnaire non plus d'ailleurs. Un craquement de bois sinistre les avait interrompu dans leurs retrouvailles, et toutes les oreilles étaient dressées, cherchant la source du bruit.

Des choses massives se détachaient dans la pénombre. Comme si les arbres se mettaient à bouger. Des arbres ? Non, des amas de ronces, de buissons, de racines des marais. Ils s'avançaient lentement vers la dépouille et les trois charrs, comme des charognards attirés par l'odeur de la nourriture.

“Celui-là est pour moi...” dit Magena en désignant l'une des créatures avant de disparaître dans les ombres.

“Moi je vais aller surveiller... en haut de l'arbre là-bas... Au cas où il y en ai d'autres... “ annonça Irfha, qui termina sa phrase une fois en haut dans le dit-arbre, les poils hérissés.

Ehrmal soupira, comme s'il expirait toute la morosité du monde pour se préparer au combat en encochant une flèche.

Un combat silencieux débuta, pour la première fois depuis longtemps, Ehrmal se retrouvait avec son mentor dans une danse des ombres. Magena disparaissait, tailladait, réapparaissait plus loin. Les branches et les racines volaient, sans pour autant déranger la progression des créatures.

“J'en compte quinze... ! D'autres arrivent ! ” prévint Irfha.

Il était difficile de discerner les deux Cendreux dans leur combat, ils étaient rarement visibles et se retrouvaient sans cesse dans des endroits complètement différents.

Les flèches se plantèrent dans les carcasses de bois sans réels résultats. Le légionnaire prit du recul et passa aux choses sérieuses en plongeant le bout d'une flèche explosive dans du liquide inflammable. La flèche tirée s'embrasa dans les airs comme une fusée de détresse, laissant derrière-elle une traînée de fumée. Le tir fit mouche sur l'une de créatures de ronces qui prit feu et envoya de larges coups de bras autour d'elle. Magena était non loin et recula en plusieurs bonds pour éviter de se prendre un mauvais coup.

Irfha vit qu'il se passait quelque chose d'étrange. Toutes les créatures semblaient atteintes de la même douleur du aux flammes, même les plus éloignées. Elle planta ses griffes dans l'arbre sur lequel elle se tenait. L'eau du marais se troublait de plus en plus, et des vagues commençaient à naître.
Le sol tremblait.

Ehrmal et Magena regardaient autour d'eux, armes en pattes. On commençait à ne plus y voir grand chose dans l'obscurité. Heureusement qu'une créature de ronces servait de torche vivante. Le bois crépitait et les créatures grinçaient de douleur.
L'une d'entre-elles se rua sur Magena qui bondit en arrière pour éviter l'assaut. A l’emplacement de sa réception, le sol trembla d'avantage. La charr plongea dans les ombres.

Un immense geyser de vase jaillit du marais comme un volcan en éruption dans un hurlement terrifiant. La bourbe dégoulina du corps d'une gigantesque guivre qui se tortillait comme un ver malgré sa taille.
C'était le Gardien.

Irfha se décida à sauter de son arbre qui était sur le point d'être déraciné à cause des tremblements de terre incessants. Il fallait aider Magena et Ehrmal. Comment ? Elle n'en savait strictement rien. Elle se servait de son agilité naturelle pour tenter de les rejoindre. La boue avait recouvert son pelage, lui offrant un camouflage non négligeable.
Elle évitait les créatures qui se débattaient de douleur et qui attaquaient tout ce qui bougeait ou non à côté d'elles en plongeant dans la vase, mais les deux charrs étaient encore loin. Enfin, elle ne voyait qu'Ehrmal qui était en train d'évaluer sa cible en évitant les assauts. Magena était sûrement dans les ombres.

“Faudrait penser à vous rendre utile...” siffla la voix de Magena à côté d'elle.

" Comment ? "

“En faisant ce que vous savez faire par exemple.” dit l'ancien Centurion avant de disparaître.

L'immense créature s'enroula sur-elle même et se déplia violemment en projetant son corps sur un long arc de cercle. Ehrmal plongea dans la boue pour éviter le coup, mais ça n'était pas passé loin.
Il se releva et tenta de s'éloigner en encochant une flèche dont l'embout avait probablement été plongé dans du liquide explosif. Il banda son arc en tentant de cibler la tête de la créature.

La guivre plongea sous terre dans un grognement sinistre qui fit trembler le marais.

Irfha faisait fit de ce qui l'entoura et sortit ses dagues. Elles les planta dans la boue en faisant onduler sa queue et se concentra. Elle se releva et tendit ses deux dagues vers le légionnaire qui était bien loin, de dos, et qui cherchait son gargantuesque ennemi du regard.
Le légionnaire des Cendres se retourna vivement, et tira en direction de la charr blanche. La flèche siffla, et explosa en plein vol en prenant une vitesse hallucinante. Le craquement de l'air avait retentit dans tout le marais. Irfha écarquilla les yeux et se retourna à son tour ; Une créature de ronces, juste derrière-elle s'effondra en petits bois et brindilles, littéralement dévastée.

Irfha se retourna ensuite vers le légionnaire qui, malgré la dangerosité de sa situation semblait à la fois surpris et presque soulagé. Elle aurait pu esquisser un sourire reconnaissant, si l'horreur ne s'était pas produite à ce moment-même.

Ehrmal fut projeté dans les airs, et sous-lui, l'immense geyser du Gardien qui sortait du sol dans une explosion de vase.

La créature s'éleva comme un stalagmite géant, et ses mâchoires circulaires claquèrent dans les airs après avoir gobé le légionnaire des Cendres.
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Message par Friilahr Dim 7 Déc - 15:44

Ce fut rapide, Erhmal avait encore la vision de cette flèche qu’il venait de tirer et qui avait filé plus vite qu’une balle de fusil, quand il senti le sol se déformer sous ses pattes, son corps envoyé dans les airs comme un bovin dans la vachapulte, le monde tourner autour de lui. Le reste fut une suite de réflexes, sortir les griffes, ne pas finir au fond de l’estomac, reflexe, tout c’était passé très vite. Les muscles de l’œsophage de la créature étaient puissants, très puissants, trop peut-être, mais il y avait un moyen de s’en sortir, les pattes en appuies opposés comme dans une petite faille qu’il aurait du escalader, réflexe, les griffes dans la chair gluante, réflexe, le sang de la créature giclait alors que les griffes du charr lui labourait le conduit digestif, quelques secondes qui parurent des heures, mais Ehrmal réussi à se stabiliser, la compression musculaire repassa contre le charr, l’écrasant presque mais il avait maitrisé la situation, quelque part à mi longueur dans le corps de la créature, il sentait les reflux acides de l’estomac quelque part sous ses pieds et loin au-dessus de sa tête quelques bouffée d’air frais quand, devinait-il, la créature rugissait.

Et puis il senti la créature se pencher, Ehrmal eu la tête en bas, puis la tête à haut, forcé d’accompagner le mouvement de la créature dont il était devenu passager clandestin, l’onde musculaire approcha à nouveau alors que la givre ingurgita. Le gardien venait de gober quelque chose et un tas de poils blancs et gluants arriva dans le museau du légionnaire des cendres, ces poils blanc étaient ceux d’Irfha, elle avait aussi été gobée. Le poids de la charr et la contraction œsophagienne firent laisser aux griffes d’Ehrmal quatre belles trainées sanglantes dans le corps de la guivre qui eut un sursaut, cependant il réussit à nouveau à se stabiliser, Irfha sur ses épaules tremblait comme une feuille.

Encore une bascule, la guivre avait définitivement décidé de se repaitre en ce jour, il entendit un grognement au-dessus de lui, et le rire étouffé de Lamepoussière, un rire fou, la vieille centurionne s’amusait comme un charrton alors qu’elle venait de finir à son tour dans le corps du vieux et gigantesque gardien.

Le reste des mouvements de la guivre furent erratiques, sans doute parce qu’elle avait trois charrs coincés dans la gorge, pattes et griffes puissamment enfoncées dans ses chairs. Combien de temps se passa-t-il ? C’était compliqué de le déterminer, à présent les trois charrs étaient en position allongé, la créature avait dû retourner sous terre, et elle se déplaçait quelque part dans les entrailles d’humus en décomposition de la forêt.

« Tout le monde va bien ?! » Question lacunaire et mal placée de la centurionne au-dessus de lui.
« Non ! » répondit simplement Irfha, avec un voile d’inquiétude justifié dans la voix.
« Comment ça pourrait aller ? On est dans le ventre d’une guivre géante, quelque part sous terre, avec des réserves d’air qui vont vite devenir limitée. » Répondit Ehrmal.
« D’autant qu’une guivre peut rester sous terre des semaines ! Cette situation n’est-elle pas, excitante ? »

Excitante ? Mourir asphyxié dans le ventre d’une créature cauchemardesque, définitivement Lamepoussière était cinglée. Ehrmal conservait la tension dans ses pattes, assurant ses griffes dont les muscles extenseurs étaient mis à rude épreuve, afin d’éviter les mouvements de déglutition de la créature qui tentait de pousser cette gêne vers son estomac, chaque contraction de l’œsophage s’accompagnait d’un flot de bave gluante et puante, infecte situation.

« Magéna ?
-Oui petit Sombrenuit ?
-Puisqu’on va sans doute mourir de façon lente et atroce, vous pourriez nous expliquer pourquoi vous avez trahis Fortegriffe et Portecouroux pour Lamefer ?! Choisir la peste et le choléra au risque de tout perde, c’est étrange non ?
-Vous ne savez rien, Sombrenuit »
Cette phrase déclencha un rire devant lui, Irfha malgré la situation, peut-être résignée, s’amusa de cette phrase que finalement bien des charrs prononçaient à l’encontre d’Ehrmal. Une nouvelle contraction mis une fin temporaire à ce dialogue à huit clos et les trois charrs lutèrent à nouveau de toutes leurs forces pour résister à la puissante guivre.
« J’ai des sentiments pour lui, c’est pourtant simple non ?! C’est un charr intelligent, charismatique et sacrément beau ! » reprit Magéna. « Ce sont des choses qu’on ne contrôle pas, j’avais envie de lui plaire, de lui montrer que j’étais utile.
-Au risque de trahir ceux avec qui vous avez grandi ? Portecourroux, Fortegriffe ?! Ce sont vos amis non ? J’ai vu les holoimages.
-Mais Lamefer aussi était aussi notre ami, nous étions un groupe unis au début, avec un même but, faire progresser notre race, ne plus jamais revivre le déchirement qui a permis à la flamme de prendre le dessus sur les autres légions. Le programme de cinquième légion a toujours réunis les trois légions, et a toujours eu un seul but : la grandeur de notre race.
-Que s’est-il passé alors ? » demanda Irfha « Il y a du avoir un problème pour que tout change ainsi ?
-Des idées qui ont divergés au mauvais moment. Lamefer voulait renforcer l’esprit des charrs pour qu’ils ne connaissent plus la peur, Fortegriffe pensait que la peur était un moteur nécessaire pour qu’un charr donne le meilleur de lui-même et pensait que nos corps, comme toutes les armes méritait d’évoluer. Ils se sont disputés, beaucoup, Portecourroux a finalement lancé un ultimatum à Lamefer, soit il abandonnait ses idées qui dénaturait le sentiment charr par essence, soit il quittait le groupe. Vous connaissez la suite.
-Il est partie avec ses idées, et il a créé la purge.
-Oui mais à ce moment-là, les amis d’enfance que nous étions n’étaient pas encore en très mauvais termes, il y avait des tensions, on se voyait moins mais on conservait les même buts. Tout à basculé quand Fortegriffe et son petit protégé, Friilahr Mortepluie ont commencé leurs expériences que ça a dégénéré, Friilahr a eu des résultats, même s’il en a payé le prix fort, et le fils de Lamefer, Hector Griffefer est venue tenter de briller pour montrer à son père qu’il était aussi capable de lui. Longue histoire entre le père et le fils qui a conduit à une situation de plus en plus dramatique
-Je connais la suite » répondit Ehrmal

Les charrs furent à nouveau interrompus, la guivre se mis à la verticale, elle remontait à la surface, une bouffée d’air frais précédât un torrent de bave, et un hurlement. Elle venait de gober quelque chose d’autre.
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Message par Friilahr Ven 12 Déc - 20:20

La guivre venait de se repaitre et le poids de sa proie n’était pas bien lourd, à peine un petit choc sur l’empilement de charr. Dans l’obscurité des entrailles de la guivre, avec Irfha et Magéna sur les épaules, Ehrmal du se contenter d’une faible plainte pour savoir qu’il avait à faire à une créature vivante. La guivre restait dressée, et s’agitait particulièrement, elle devait être en train de combattre quelque chose à l’extérieur. Et la créature fraîchement gobée pris la parole

« Tient, des poils ?! Suis-je dans le cauchemar ? Alors c’est ça quand on meurt, l’obscurité, et des poils ?

-Les poils aimeraient bien que vous cessiez de mettre votre pied dans sa gueule ! » protesta Lapoussière de son air le moins commode.
« Haa ! A l’aide ! A l’aide ! »Repris la voix. Elle était assez fluette, créature de petite taille en déduisis Ehrmal, dans la jungle, c’était sans doute un humain ou un sylvari, restait à comprendre ce qu’il fesait là.

« Trêve de bavardage, on est à l’extérieur, c’est le moment de fausser compagnie à notre moyen de transport improvisé ! Irfha, Sombrenuit on va sortir d’ici, écoutez-moi bien j’ai un plan. »

Un plan, alors la vieille centurionne avait passé tout ce temps à réfléchir à comment sortir de là, Ehrmal lui avait été trop concentré sur lui-même pour ne serait-ce que commencer à penser a un début de plan. Irfha elle avait dépassé le stade de la panique et à présent elle était calme, sa queue dans la gueule d’Ehrmal.

« Nous devons profiter du fait qu’elle soit à l’extérieur. Il y a trois moyen de sortir, le premier c’est par là où nous sommes entrés, le risque c’est de passer entre les mandibules du gardien, qui pourrait nous broyer, la seconde sortie c’est par l’autre extrémité, mais ça signifie passer par l’estomac puis l’intestin et je n’ai aucune idée de notre état en sortant. Enfin il y a une dernière technique, c’est de percer tout droit depuis notre position. Sombrenuit, rappelez-vous de ce que je vous ai enseigné, il y a une technique qui pourrait percer la carapace et la chair de cette chose, mais si vous vous loupez nous seront tous morts.
-L’efflorescence mortelle? C’est de la folie, dans un endroit aussi exigu je vais tous vous transpercer. Cette attaque n’est pas ciblée, c’est une attaque qui brise tout ce qu’il y a dans la zone.
-C’est là qu’Irfha entre en jeu...
-Comment ça ? Expliquez-vous, pas que j’ai envie de vivre mais bon tout de même. » Dit la voix fluette au-dessus

« Mais vous êtes qui vous ?! Bon peu importe, l’efflorescence mortelle combine une attaque rotative à deux dagues avec  le rejet de la résistance physique de la cible. Si vous l’exécutez correctement vous allez perforer dans les chairs aussi bien qu’une foreuse draguerre dans de la craie. Je pourrais exécuter le mouvement, cependant je ne pense pas que vous soyez capable de contrôler ma force et vous serez pris dans l’effet de zone. Par contre Irfha, si vous m’aidez contrôler Sombrenuit nous avons notre chance de nous en sortir.
-En suis-je capable ?
-Bien sur Sombrenuit ! Irfha concentrez vous sur moi, je vais nous protéger de l’attaque, Sombrenuit, si vous n’y arrivez pas nous allons certainement mourir ici.
-Ca ne me met pas du tout la pression » rétorqua Ehrmal de son air morose habituel.
« Ayez confiance en vous Sombrenuit, la jungle nous jugera. » répliqua Irfha d’un ton mi confiant, mi résigné.


L’efflorescence mortel, une attaque destinée aux terrains dégagés, plonger dans les ombres une seconde, y prendre une impulsion et en sortir pour prendre de la vitesse, mouvement rotatif de tout le corps, lame nimbées de l’ombre, une attaque qui peut tout couper, en théorie. Une technique qu’il n’avait jamais totalement maitrisé, mais apparemment il n’y avait pas vraiment d’autres solutions.
Le légionnaire relâcha la pression de ses griffes et de ses pattes avant dans les chairs de l’œsophage de la guivre, glissa tour à tour ses deux pattes sur sa poitrine pour prendre deux dagues, et les yeux clos il plongea dans l’ombre.

Il sentit ses poils s’hérisser quand la magie du rejet de Lamepoussière fut abusivement améliorée par Irfha, qu’il imaginait en train de faire ses mouvements de dagues habituel, du mieux possible elle aussi dans l’exigu conduit de chair, et il bondit.
Le reste fut rapide, Ehrmal oublia le monde qui l’entourait, tournant sur lui-même, les dagues en avant, à la frontière entre les brumes et le monde existant, combien de temps dura l’attaque ? quelques secondes sans doute ? Difficile à dire. Avait-il blessé ses compagnons ? Impossible d’en être sûr, tout ce qu’il sentait c’était le sang et la chair de la guivre qui voltigeait autour de lui dans une douche gluante, un bain dans les humeurs de l’animal. Et soudain de l’air libre, Ehrmal éblouie par la lumière chutait vers le sol, il était à dix mètres de haut, finissant un mouvement qui ne lui laisserait jamais le temps de se rétablir pour amortir la chute. Il se préparait à l’impact qui allait lui briser les os.

Quand une pression vers sa queue le fit revenir à la réalité, il fut tiré vers l’avant, et ne réalisa les événements que quand son museau fut remplie de boue. Toussant la fange, il était allongé dans la sphaigne détrempée et les feuilles en décomposition, de tout son long. Il tourna la tête sur le côté, Lamepoussière le tenait fermement par la queue avec son sourire, ce sourire qu’elle réservait à ses meilleurs chasses. Elle avait Irfha sous un bras, et une plante en guise de couronne. Non, pas une simple plante, juchée à califourchon sur les épaules de la vieille centurionne se trouvait un sylvari vert pomme, qui se cramponnait à ses cornes comme pour un rodéo sur un Dolyak.

Plus loin, dans leur dos le gardien se tordait dans tous les sens, une plaie béante sur le flanc. Ehrmal eu juste le temps de voir l’immense créature replonger sous terre, et il perdit l’esprit.
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Message par Armadillo Ven 2 Jan - 15:19

Cela faisait bien une heure que la guivre géante avait disparu, et Ehrmal était toujours allongé, là. Le sylvari se massait le crâne et vérifiait qu'il n'avait rien de cassé. Magena rassemblait les affaires pleines de boue que la sortie de guivre avait éparpillé. Irfha quant à elle, se tenait au chevet du légionnaire des Cendres, tentant de le réveiller.

La guivre les avait éloigné des marais, ils ignoraient où ils étaient à présent. Une chose était sûre, c'était toujours la jungle. Les arbres étaient toujours immenses, et les troncs toujours aussi noueux.

Ehrmal était toujours vivant, mais ne se réveillait pas. Il ne semblait pas être affecté par quoi que ce soit autour de lui. Comme s'il ne ressentait plus rien. La charr blanche sentait son cœur s’accélérer. Et si cette fois-ci elle n'arrivait pas à le ramener ? Si la forêt était le seul et l'unique juge capable d'asséner sa sentence à ceux qui la défient ? Il n'y avait rien à soigner, et pourtant il restait inconscient. Son corps était intact malgré quelques éraflures. L'ombre l'avait emporté ? Le déni ? La négation ? Peut-être que c'était volontaire de sa part ?

"Sombrenuit, je vous en prie, dites-moi ce qu'il se passe ?" murmura Irfha, pour elle-même, en inspectant le légionnaire.

"Il dort." dit le sylvari en s'approchant des deux charrs.

"Qu'est-ce qui peut vous faire dire ça ?" demanda Irfha.

"Qu'est-ce qui peut vous faire dire que c'est autre chose ?" demanda le sylvari.

"Il ne se réveille pas." rétorqua la charr blanche.

"C'est qu'il dort bien." conclu le sylvari. "Vous n'avez pas l'air de me croire. Pourtant vous devriez, je suis médecin. Et pas n'importe quel médecin. Je suis médecin pour charrs !"

"Un médecin pour charrs... Voyez-vous celà. Le monde est petit..." dit Magena en s'approchant. Elle avait visiblement retrouvé quelques flèches, deux dagues, et un sac. "Et vous en soignez beaucoup, des charrs au milieu de la forêt ? Il y a de quoi douter. Mais ça me semble trop gros pour être un mensonge."

"Pas vraiment non. Pour tout vous dire, je suis à la... Retraite ? C'est comme ça que les humains appellent ceci ? Je suis en permission si vous voulez, à durée intedeterminée. Je travaillais dans un endroit sympathique, dans les montagnes. Et puis il y a eu un petit incident. Alors je me suis dit que j'allais laisser tomber la médecine et revenir chez-moi. Le retour aux sources ! Ca fait toujours du bien quand on rentre chez-soi. Vous verrez quand vous rentrerez chez-vous à la Citadelle Noire !" déclara le sylvari d'un ton enjoué. "Bien, faites-moi voir ce grand blessé !"

Le sylvari s'approcha du légionnaire, et prit son poul.

"Incroyable... Comment est-ce possible ?!" dit le sylvari d'une voix chevrotante.

"Quoi ? Quoi ?" paniqua Irfha en clignant des yeux, cherchant à voir par dessus l'épaule de la créature de feuilles.

"Mais vous n'avez pas remarqué avant ? Bon sang de sève, c'est terrible !" annonça le sylvari.

"Où ça ? Quoi ? Il y a du sang ? Beaucoup ? Où est mon sac ? Dedans il y a de quoi le remettre sur pieds ! J'ai des bandes aussi !" s'écria Irfha en palpant le sol tout autour d'eux à la recherche du dit-sac plein de boue.

"Je n'ai jamais vu quelqu'un dormir autant. Ca lui arrive souvent ?" répondit le sylvari en tournant la tête vers Irfha qui grogna furieusement :

"Vous trouvez ça drôle ? Cessez immédiatement ces pitreries ! Si vous ne..."

"Vous en faites du bruit..." gromella Ehrmal en relevant la tête péniblement.

Irfha resta gueule bée. Magena croisa les bras et ricana. Le sylvari afficha un large sourire sournois en direction de la charr blanche pleine de boue.

Ils s’éloignèrent avec prudence des périphéries du marais et se débarbouillèrent au point d’eau le plus proche. Magena avait fait part de ses doutes à Ehrmal. « Un hôpital inconnu pour charrs dissimulé dans une chaîne de montagnes, ça a le mérite d’attirer quelques soupçons. »

Irfha avoua que même Friilahr avec qui elle prenait des cours de médecine ne lui avait jamais parlé d’un tel établissement. Le sylvari restait confus et évasif dans ses propos. « On y faisait toutes sortes de soins. » Voilà ce qu’il répétait quand on lui demandait quelques détails.

Ce sylvari, qui se présenta sous le nom de Docteur Longuevie, en savait plus que ce qu’il ne voulait faire croire. Pour s’éviter des ennuis sans doutes, afin de recommencer un nouveau départ. Ou bien, pour espérer retrouver son travail une fois les événements troublants passés.

Ehrmal conclut qu'un tel individu intéresserait grandement Friilahr Mortepluie, et qu'une présentation était plus que nécessaire.
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