Un passé des plus troublés et un avenir des plus incertains

par **Lhuk Mortegivre** Mer 21 Mai - 10:00

Le Fahrar se trouvait là devant lui. Il était accompagné pour l’occasion par ses deux parents, une chose des plus surprenantes sachant que son père appartenait à une troupe des plus actives. Il était souvent en mission et il avait dû voir son fils deux ou trois fois durant la première année. Le Charrton qui se nommait Lhuk était content de cette rentrée au Fahrar, il voulait devenir quelqu’un d’aussi puissant que son père, enfin puissant, dans le sens ‘fort’ de la chose.

Les premiers temps du Fahrar était plutôt tranquille et assez amusant du point de vu de Lhuk. Il suivait à la lettre tous les exercices et c’était du coup le plus discipliné de sa troupe. Il venait en aide à ses camarades qui ne semblait pas apprécié beaucoup qu’il soit bien vu par le Primus. Cela dura pendant approximativement huit mois, avant qu’une nouvelle des plus particulières ne parvienne au Fahrar.

Cette nouvelle fit très vite le tour de la Citadelle Noire et aussi du Fahrar. Lhuk passa de ‘très apprécié’ à ‘complètement détesté’. Les Charrtons qui étaient avec lui n’ont pas eu de mal à lui en vouloir, car c’était déjà le cas, mais là ils avaient une bonne raison pour l’enfoncer plus bas que terre. Les mois qui suivirent, furent assez pénible pour Lhuk, il subit beaucoup de dommage physique et surtout moral. Plus personne ne l’aidait, plus personne ne s’occupait de lui, il était devenu invisible aux yeux des Charrs.
Tout cela dura environ deux mois et il décida alors de prendre la fuite, il fuit alors le Fahrar le plus prestement possible. De toute façon personne ne viendrait à lui, son père était un traître, sa mère avait péri dans cette embuscade, il n’avait plus rien à lui dans ce monde. Il prit alors la faute le plus loin de la Citadelle en traversant le Plateau de Diessa. Il réussit à trouver de quoi vivre et de quoi dormir à chaque voyage qu’il entreprit, il lui suffisait juste de ne pas révéler qui était son père. Il l’avait compris très vite.

Les années passèrent, Lhuk grandit et avait déjà parcouru une bonne partie de la carte de la Tyrie. Il ne cherchait pas forcément à garder contact avec toutes les personnes qu’il croisait. Il voulait juste aider les personnes dans le besoin. Il voulait partager un sentiment qu’il avait toujours voulu connaître dans les pires moments, il ne voulait pas voir les gens souffrir autant qu’il a subit. Un de ses voyages a alors réveillé quelque chose qu’il n’avait plus ressenti depuis un moment, il voulait rejoindre une troupe.

Il avait aperçu la Centurie qui quittait le camp du Glaive, il n’avait pas vraiment vu ce qu’il s’était passé là-bas, mais quelque chose attira son attention. Il se mit alors à les suivre jusqu’à la Citadelle Noire, il ne savait rien d’eux, mais il sentait une bonne atmosphère s’en dégager, même s’ils semblaient tendu. Il ne savait vraiment pas ce qu’il s’était passé. Lorsque Lhuk arriva dans la Citadelle il posa des questions aux autres Charrs en leur demandant de qui il s’agissait. Il eut alors la réponse suivante : La Première Centurie du Khan Ur.

Il s’écoula alors plusieurs semaines avant qu’il décide d’envoyer sa candidature, la peur d’être mal vu à cause de son passé… Il s’avait qu’il devrait en parler tôt ou tard.

par **Lhuk Mortegivre** Dim 22 Juin - 22:57

Combien de temps cela faisait, une heure, un jour, une semaine ? Le temps me semblait ne plus exister, seules les tortures me faisaient ressentir l’instant présent. La Flamme semblait prête à tout pour m’avoir dans leur rang, je n’arrivais pas à comprendre les agissements de mon Géniteur. Qu’avais-je fait ? Un cri sorti de ma gueule, mon bras droit, préalablement touché par un piège à loup se mit à faire un craquement des plus sourds. Il venait de céder, mais ma volonté demeuré intacte, la Centurie viendra ! Je le sais ! C’est ma nouvelle famille ! Ils ne me laisseront pas tomber !

Les tortures continuaient, je résistais. Je retenais mes cris. Je retenais ma rage. J’essaie de réfléchir. Il fallait que je trouve un moyen de sortir. Ainsi la Centurie pourrait me retrouver plus facilement. La Flamme était effervescente, mais je ne savais pas ce qu’il se passait. Rien ne s’échappait de leur bouche. Il fallait que je leur fasse croire que je les rejoigne. Je veux retrouver les miens !

Mon père m’accorda le bénéfice du doute avec un sourire des plus sournois. J’aiderais les Légions, c’était mon devoir, depuis que je suis dans la Centurie, je veux laver l’étiquette de traître qui me colle à la fourrure. Un chaman m’appris les formules pour les CharrBombes… Un dispositif qui permettait de faire exploser des Charrs en récitant une incantation. Ils n’arrêtèrent pas de me la dire, que je l’apprenne que je la retienne … Je me sens faible… Je ne sais plus … Si « Le mal est dans les murs, à la grande lune, le feu de Bael s’acharnera de leurs entrailles pour ouvrir la voie sacrée qui chassera les hérétiques. Par la flamme et lave relevez-vous esprit des brasiers » … J’avais besoin que de ça … Je … Je … dois la réciter… De toute façon à quoi bon luter, vont-ils vraiment venir me chercher ?

Durant une journée, j’avais le regard vide. J’avais l’envie et le devoir de réciter cette incantation pour les défenses des Charrs. Une petite voix essayait de me dire le comprendre, mais je n’arrivais pas à percevoir ce qu’elle me disait. L’heure était venue, les yeux vides et la fatigue gravé dans mon visage, je m’aprochais des portes d’Incendio. J’avais changé d’armure, sans le savoir et j’avais un sceptre sur moi, ne pouvant plus manier mon bâton … J’avais perdu quelque chose, mais je n’arrivais pas à savoir quoi.

Nous étions trente-deux contre des centaines de Charr, il me semblait en reconnaître, mais rien n’était sûr. Lorsque le Chaman me demanda de réciter l’incantation, je n’en récitai qu’une partie. C’était un test pour eux. L’épais brouillard se dévoila un peu, je cru reconnaître des membres de la Centurie… Surement une illusion, alors pourquoi j’hésite ? Les Gladium étaient éparpillé dans les rangs des Charrs, je dus alors réciter l’incantation en entière, j’ai eu une hésitation, qui s’envola vide retrouvant mes yeux vides.

Les Gladiums réagirent à l’incantation, ainsi qu’un autre Charr… Ma vue devint de plus en plus clair … GardeNuit est-ce toi ? La Centurie était là devant moi… Je reculai d’un pas… Effrayé … Perturbé…

Qu’avais-je fait ?

Je criais pour les prévenir de fuir, mais personne ne semble avoir entendu.

Paralysée, je regardais Gardenuit s’écrouler au sol, pendant que les premiers Gladiums explosèrent. Un soulagement semblait monter dans mon être en voyant le membre de la Cendre ne plus réagir à l’incantation, elle semblait avec échou *BOUM*

Je reculai et tombai sur les fesses. Il venait d’exploser …

Non !

Pas possible !

Je suis dans un cauchemar ? Une illusion ? Encore une torture ?

Je me relevai légèrement tremblant et cherchant du regard les blessés. Il y en avait un, griévement blessé non loin des restes de Chil. De loin je pus reconnaitre le bas de son armure … enfin ce qu’il en restait. Aley ! Je portais ma patte sur ma cicatrice comme si elle venait de me brûler …

Lame Dentelé … Première discussion avec Servenuit.

Orr … Cette promesse … Promesse brisée en un rien de temps …

Je pus savoir que ma vie était plus en danger, maintenant … Je n’ai plus en sécurité nulle part … La Flamme d’un côté, la mort de l’autre … Je … J’étais perdu …

« Ne t’inquiète pas Bhorn je ferais tout pour la sauver s’il lui arrivait quelque chose »

« Désolé Légionnaire, je ne veux vraiment pas vous déranger dans ce moment avec Servenuit »

« Cela peut paraître idiot de vouloir effacer quelque chose qu’on a pas commis, Irfha »

« Je vous remercie de votre confiance Légionnaire GriffeMort »

Tant de personne que je viens de perdre, décevoir, ou pire encore … Enfin pour moi la plus touché serait Servenuit … Je me laissais tomber genoux à terre … Les larmes voulaient venir, mais rien ne sortait. Une voix dans ma tête me disait de me relever, qu’elle allait m’aider à m’enfuir de la Flamme. J’étais désespéré, je fuis le Chaman. Me retrouva transformé en ruminant. Suivant la Centurie sans qu’elle le sache.

CroqueNuit fit en sorte de me faire retrouver ma vraie forme devant le Centurion et le Lieutenant TraqueMort. Je n’ai plus à l’aise, totalement perdu. Si j’avais écouté ma conscience, je serais allé dans cette tente médicale, pour sauver Servenuit … C’était ma promesse… Une promesse qui m’était impossible … On m’aurait retenu. Je dois alors me cacher, préviens être quelqu’un que je ne suis pas … J’ai tout de même demandé qu’Irfha puisse aider pour les soins… Je ne sais pas si cela a été fait.

J’ai tout de même réfléchis.

Une journée de réflexion.

Si je devais mourir … Si quelqu’un devait me tuer … Ca ne serait que celle qui m’a permis de vivre. Elle m’a redonné la vie et elle a donc le droit de me la reprendre.

par **Lhuk Mortegivre** Lun 30 Juin - 11:10

Est-ce le jour ? Est-ce la nuit ? Je ne peux le dire. Il fait toujours noir dans cette prison. Le Quorum était proche, allais-je devoir prendre la vie ? Rien n’était sûr, mais d’après MortePluie c’était le cas. De toute façon, je dirais tout ce que je sais. Je l’avais dit à MortePluie, je n’ai aucune raison de mentir. Je veux juste expier mes fautes qui semblent être irrécupérable … Je n’arrive même pas à avoir peur, j’étais juste las de toute cette histoire … Un papier et cela scelle votre destin… Je n’ai plus rien …

Une tenue de fermier, un bras cassé, un dos à nu … Je perds tout au fur et à mesure. Etait-ce que tu voulais père ? Me voir souffrir petit à petit pour arriver à la mort ? Ben tu as réussi, ta victoire sera sonnée ce soir même… Enfin dans peu de temps.

Comment se déroulait un jugement ? Aucune idée, je n’avais jamais eu l’occasion de participer à une instance au Quorum. Au moins, j’allais faire d’une pierre deux coups. A la fois, je pourrais voir ce qu’il s’y passe, mais en plus en tant qu’accusé.

Les grades ouvrèrent alors ma cellule, même la faible lumière du couloir me semblait être forte. J’eus les yeux plissé sur un bon morceau du chemin mené à l’Imperator. Qui allait être là ? Qui allait se gausser de moi ? Ou encore qui allait me cracher dessus ? Ces questions semblaient sans réponse sur le moment, mais elles allaient sans doute arriver d’ici peu. Je me trouvais devant le cœur de l’imperator.

Il y avait déjà un peu de monde dans la salle … Mon légionnaire, Mortelame, même une que je ne connaissais pas du tout … et là Servenuit. Pourquoi elle est venue ? Elle n’est pas encore guérit, je voulais lui dire de repartir, mais le simple fait de penser à sa convalescence à Orr me fit taire avant que je l’ouvre. Je restais silencieux, après je n’allais pas encore balancer des excuses qui tomberaient dans l’oreille de sourds… D’autres personnes arrivèrent, je crois que c’est à ce moment que je rendis compte que je connaissais la quasi-totalité de l’assemblé … Tant de Charrs que j’ai trahi …

Le coup de marteau fut donner par TonneCanon … Encore une de plus… A ses côtés se trouvait ViveGriffe. Je ne savais pas qu’elle était juge … et une autre personne que je ne connais pas du tout. Les chefs d’accusations tombèrent sur le coin de mon museau … Trahison … Intelligence de la Flamme … Assassinat de gradé ? Pardon ? J’ai voulu demandé des détails sur ce point, mais je fus vite rappelé à l’ordre de me la fermer. Comment suis-je censé me défendre sans parler ? Je ne suis pas SilenceNuit …

Les témoins furent appelés un à un à la barre … En commençant par HurleAcier, un camarade de duel on pourrait dire. Je le connaissais que de là, ni plus ni moins. Pourtant la surprise fut présente, il n’était pas en train de m’enfoncer, il semblait me défendre … Seulement les juges ne semblaient pas intéressé par ses dires, car il ne posait rien de concret. Je soupirais, c’était le seul truc que je pouvais faire. Cependant HurlePiquant et Hurle… Comment étais-ce déjà ? Je ne l’ai entendu qu’une seule fois son nom … Rah je m’en souviens plus … confirmèrent les dires de HurleAcier.

Vint alors le tour de mon Légionnaire, sa première demande a été de savoir si je me souvenais de l’incantation … Comment pourrais-je oublier quelque chose de la sorte ? Il me demanda de la réciter, j’étais tout de même réticent. Qui me disait qu’il n’y avait pas quelqu’un d’autre qui allait exploser ? Je repris alors mon calme puis je la récitais, calmement et de façon distinct pour que tout le monde puisse l’entendre dans son ensemble. Pas de réaction ? Aucune … Ouf j’étais soulagé, c’est alors que GriffeMort montra qu’il n’y avait de résultat avec l’incantation. Les juges ne semblaient rien afficher comme expression.

Le Légionnaire ne s’arrêta pas là, il leur montra à quel point j’avais été torturé. Je dus montrer alors mon bras qui semblait plus en miette qu’en état de marche. La douleur était présente quand je le posai sur la table pour leur montrer. J’ai dû montrer mon dos devenu nul… sans aucun poil. J’ai dû vite fait expliquer ce qu’il s’était passé là-bas … Dans ses fourneaux et surtout dans cette cellule …

Les juges coupèrent court à tout cela, ainsi ils me firent comprendre que je devais la fermer de nouveau. Un autre soupire sortit de ma gueule. Ils attendirent le nouveau témoin, je ne l’avais pas vu venir. Lorsqu’il s’approcha de la barre je ne pus retenir un grognement. Le légionnaire Hurlenfer se trouvait là, debout devant les juges, commençant à cracher toute la bile qu’il avait sur moi. Soit disant je n’avais jamais réussi des soins… Soit disant que je ne faisais que blesser mes alliés avec des sorts de feu.

Le verdict fut sans appelle, les juges comprirent que le Légionnaire ne m’avait jamais porté dans son cœur, de plus il ne répondait pas aux chefs d’accusation. Ils demandèrent alors à Hurlenfer sa vision des choses sur l’incident des Charrbombes. Il fut alors obligé de dire qu’il n’était pas là. Je fus soulagé qu’il ne puisse rien réellement dire…

Mortelame était le suivant, comme tous les charrs avant lui il promit de dire la vérité et pourtant lorsque les jurés lui ont demandé s’il m’avait déjà rencontré, il répondit qu’il n’avait pas eu cette occasion. Je ne pus m’empêcher de lui répondre qu’on s’était déjà parler… Plutôt violemment, il ne voulait pas écouter les ordres du Lieutenant NuitdeGlace. Je fus encore une fois rappelé à l’ordre pour me taire. J’écoutais alors les suppositions qui pourraient paraître farfelu. Ce n’était que des hypothèses comme depuis le début du jugement.

Une fois qu’il finit son plaidoyer, c’était enfin au tour de la défense de s’exprimer … Donc à moi. Je demandais par où je devais commencer, j’ai alors commencé à parler de mes tortures et de ce que j’entendais lors de celles-ci. Tortures … Géniteur … Stratège … Je leur dis aussi la période de flou que j’avais eu. Celle où je n’arrivais pas à me souvenir de ce que j’avais fait. Je ne pouvais que suivre les dire des autres lorsqu’ils disaient que j’avais lu l’incantation. Ils me demandèrent aussi si j’avais tué les Charrs, je répondis que je n’en savais rien.

Les jurés se retirèrent alors pour délibérer, j’étais prêt à la sentence de la mise à mort. Après tout j’en étais conscient depuis le début. Je soupirais et je ne pus que regarder les membres et les écouter parler. J’entendis alors Hurlenfer dire qu’il serait le premier à me faire la peau si j’étais encore en vie après le Quorum. Je lui fis alors remarquait qu’une seule personne serait en mesure de me prendre la vie, seulement Servenuit. Dans ma tête, ça se passait ainsi, elle m’a redonné la vie alors elle a le droit de me la reprendre.

Les jurés revinrent alors dans la salle et ils demandèrent le silence. Il allait dire leur verdict… Verdict qui me semblait unique. Ma surprise fut grande lorsqu’ils dirent que je n’étais pas condamné à mort. J’allais être exilé et ma magie sera alors scellée … Ne plus pourvoir revenir à Ascalon … Ne plus pouvoir utiliser ma magie … Qu’allais-je pouvoir faire ? Finalement, la mort me semblait plus agréable comme fin.

La séance fut terminée sur cette annonce et je repris la direction des geôles sans rien dire.

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